Suzy Solidor au cabaret :
Une interprète envoûtante près de son public

Une sonothèque inédite en CD sur trente ans de carrière, de 1933 à 1963.

 

 

1 CD - 39 titres :
chansons et poèmes,
ainsi que 4 extraits d'entretiens
(tous enregistrés en public ou à la radio),
restaurés à partir des disques et bandes originales

boîtier digipack,
livret 28 pages couleurs
(avec une biographie inédite et
30 documents iconographiques)

 

 

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couverture du CD


Le point de vue du Figaro                        

Suzy Solidor a une drôle de réputation, entre son Lily Marlène qui lui a apporté de beaux ennuis et sa liberté saphique crânement assumée. On oublie volontiers sa position à l’entre-deux compliqué, quelque part entre les meilleures manières de la chanson réaliste (les roulements de la voix dans Escale) et un « poétisme » un peu hautain de diseuse fière de l’être.

Martin Pénet sort un CD d’une folle érudition sur l’art de Suzy Solidor, avec une foule d’enregistrements radio jamais entendu par quiconque a moins de cinquante ans. Dans les dialogues avec les animateurs, on est ébloui par le snobisme de son accent, par la vanité toute droite de ce qu’elle dit d’elle-même (« Je suis une diseuse. J’ai une grosse voix de garçon et le matin, on me dit « bonjour monsieur » au téléphone. Je ne suis pas du tout une chanteuse. »), par le mépris attentionné de cette époque pour l’art populaire de la chanson…

Au-delà de ce portrait d’une époque, il y a une curieuse interprète, qui aborde Le Parapluie de Georges Brassens avec des gravités salonardes, La Fiancée du pirate avec des politesses inattendues, La Chambre de Léo Ferré avec des délectations toutes légères… Une sorte d’envers mondain de Juliette Gréco, qui trouve des humeurs futiles aux plus noires pages du répertoire. Outre la performance de l’exhumation de tels documents et de leur restauration, un portrait sublimement raffiné.

Bertrand Dicale (Le Figaro/Pas plus haut que le bord, octobre 2007)

Celui de vue de Télérama                        

Elle fut dès l'avant-guerre une figure du Paris artistique et sulfureux, descendante proclamée du corsaire Surcouf, mannequin, modèle prisé de nombreux peintres, chanteuse à la voix grave et à l'allure de garçonne qui fit de l'ambiguïté sexuelle un art à part entière. L'historien de la chanson Martin Pénet (qui avait conçu l'an passé le formidable coffret des chansons interlopes) vient encore de réaliser ici un remarquable travail de recherche et de collectage : à travers des enregistrements sobres et restaurés, il nous restitue la Solidor dans ce qu'elle avait de plus fort et de plus spontané. Immédiate et puissante.

Valérie Lehoux (novembre 2007)

Celui du Monde

Superbe Suzy Solidor ! Née avec le siècle (1900), morte au seuil des années branchées (1983), cette grande dame de la chanson française avait le physique androgyne, les mœurs libres, la voix profonde. Opportunément paraît un disque d'archives, passionnant et argumenté. Ce sont 51 plages d'exception — chansons, poèmes, courts extraits d'entretiens à la radio, compilés par Martin Pénet, à partir des archives de l'INA. Suzy Solidor y est incroyablement palpable, elle vit. Une version inédite du torride "Ouvre" date de 1933. L'héritière de Damia y reprend des chansons de marins, de son pays, celles qui firent la gloire de son cabaret. Et elle interprète de façon singulière "Le parapluie" de Brassens, "Le bateau espagnol" de Ferré, "C'est à Hambourg" emprunté à Piaf. Du tango, de la rumba, du jazz, du style, de l'amour, de la vie et du plaisir : "Ouvre tes bras pour m'enlacer/ Ouvre tes seins que je m'y pose/ Ouvre aux fureurs de mon baiser/ Ta lèvre rose !"

Véronique Mortaigne (décembre 2007)